Les semelles orthopédiques, bien qu’efficaces dans de nombreux cas, peuvent provoquer certains effets secondaires, surtout au début de leur utilisation. Ces réactions sont souvent bénignes et temporaires, mais elles méritent d’être connues pour éviter toute inquiétude ou mauvaise interprétation. Lorsqu’elles sont mal adaptées ou portées sans accompagnement, les semelles peuvent même aggraver certaines douleurs ou déséquilibrer la posture. Nous allons ici détailler les effets secondaires les plus courants, vous expliquer pourquoi ils surviennent, et comment les atténuer ou les éviter.
Douleurs musculaires ou articulaires dans les premières semaines
Il est courant de ressentir des douleurs inhabituelles dans les jambes, les hanches, voire le bas du dos lorsque l’on commence à porter des semelles orthopédiques. Cela s’explique par le fait que le corps doit s’adapter à une nouvelle répartition des appuis. Les muscles et les articulations modifient leur manière de fonctionner, ce qui peut entraîner des tensions.
Ces douleurs apparaissent généralement entre le 3ᵉ et le 10ᵉ jour de port, et peuvent durer de quelques jours à deux ou trois semaines. Elles concernent souvent le mollet, les genoux ou les lombaires. Il ne s’agit pas d’un échec du traitement, mais d’un signe que le corps réagit au changement de posture.
Pour réduire cet inconfort, nous vous conseillons de porter les semelles progressivement : une à deux heures par jour les premiers jours, puis d’augmenter la durée. Une activité physique modérée (marche, étirements doux) peut aider à détendre les muscles. Si la douleur persiste au-delà de trois semaines, il peut être utile de consulter à nouveau le podologue pour ajuster les corrections.
Sensation d’inconfort ou de pression inhabituelle dans le pied
Les semelles orthopédiques peuvent créer une sensation de gêne dans la voûte plantaire, les orteils ou le talon, surtout si elles sont neuves ou rigides. Cette pression est liée aux zones de correction intégrées dans la semelle : soutien de l’arche, réalignement du talon, surélévation des métatarses…
Ce ressenti n’est pas forcément douloureux, mais il peut être perturbant au quotidien, surtout lorsqu’on reste longtemps debout ou que l’on marche beaucoup. Il est important que les semelles soient bien adaptées à la forme du pied et à la chaussure. Une semelle trop épaisse, mal taillée ou mal positionnée peut provoquer des frottements ou une mauvaise répartition du poids.
Nous vous conseillons d’essayer les semelles avec plusieurs paires de chaussures et d’utiliser des chaussettes assez épaisses au début. Il est parfois nécessaire de retourner voir le professionnel pour un réajustement, notamment si la gêne persiste après la période d’adaptation initiale.
Apparition de douleurs compensatoires dans d’autres zones du corps
Modifier les appuis au niveau des pieds entraîne un changement global dans l’équilibre postural. Cela peut provoquer des douleurs à distance, dans des zones qui n’étaient pas concernées à l’origine. On parle alors de douleurs compensatoires. Elles peuvent apparaître dans les genoux, les hanches, le bassin ou même les cervicales.
Ce phénomène est plus fréquent chez les personnes qui avaient une mauvaise posture depuis longtemps. Le corps s’était habitué à compenser certains déséquilibres, et les nouvelles semelles viennent bouleverser ces mécanismes. Par exemple, une personne qui avait tendance à pencher légèrement vers l’avant peut ressentir des tensions en bas du dos une fois ses appuis corrigés.
Il est utile, dans ces cas-là, d’associer le port des semelles à des séances de kinésithérapie, de posturologie ou de stretching ciblé. Cela aide le corps à s’ajuster en douceur, sans créer de tensions inutiles.
Fatigue inhabituelle lors de la marche ou en fin de journée
Nous entendons souvent des témoignages de personnes qui se sentent plus fatiguées qu’avant depuis qu’elles portent leurs semelles orthopédiques. Cette fatigue est généralement transitoire et correspond à une phase d’adaptation musculaire. Le corps dépense un peu plus d’énergie pour s’adapter à cette nouvelle posture, en particulier lors de la marche prolongée.
Cette sensation de fatigue peut durer deux à trois semaines, en particulier si l’on commence à porter les semelles toute la journée d’un coup. Nous vous recommandons de respecter une phase de rodage progressive et de faire des pauses régulières en position assise ou allongée pour soulager les jambes.
Des massages réguliers ou l’utilisation d’une balle de massage sous le pied peuvent également soulager les tensions accumulées. Si la fatigue persiste au-delà d’un mois, cela peut indiquer un mauvais alignement des corrections ou une compensation musculaire excessive, qu’il faudra corriger avec l’aide du podologue.
Irritations ou ampoules dues au frottement
Les semelles mal ajustées ou mal positionnées peuvent générer des frottements, entraînant des ampoules ou des rougeurs sous les pieds. Cela se produit souvent lorsque les semelles ne sont pas parfaitement adaptées à la chaussure ou si la matière de contact est trop rigide. Ce problème est particulièrement fréquent avec des chaussures étroites ou des chaussettes trop fines.
Pour limiter ces effets, nous conseillons de porter les semelles dans des chaussures bien ajustées, avec une semelle intérieure amovible, afin de ne pas créer de surépaisseur. Choisir des chaussettes de bonne qualité, respirantes et sans couture au niveau des orteils peut également faire la différence.
Si des ampoules apparaissent, il faut cesser de porter les semelles quelques jours, désinfecter la zone touchée, puis reprendre progressivement le port avec une paire de chaussures plus souple. Il est aussi possible de demander un aménagement localisé de la semelle (amincissement, renfort, modification de la matière) pour éviter tout contact irritant.
Sensation de déséquilibre ou perte de stabilité
Certains utilisateurs rapportent une sensation d’instabilité en marchant avec leurs semelles orthopédiques, notamment au niveau des talons ou lors des changements de direction. Cela peut s’expliquer par une modification de l’axe de posture qui modifie le centre de gravité du corps. Les personnes âgées ou celles ayant une faible musculature stabilisatrice peuvent être particulièrement sensibles à ce changement.
Ce déséquilibre temporaire est souvent lié à une perte de repères proprioceptifs. Le cerveau doit réapprendre à ajuster les mouvements en fonction de la nouvelle base d’appui. Des exercices simples de rééquilibrage, réalisés pieds nus ou sur une surface instable, peuvent améliorer rapidement la stabilité.
Si cette sensation persiste plus de trois semaines ou s’accompagne de chutes, il faut impérativement revoir les réglages avec le podologue. Une semelle trop inclinée, trop haute ou inadaptée à l’usage quotidien peut perturber la marche au lieu de l’améliorer. Le retour à une posture stable est progressif, mais il doit rester confortable à chaque étape.